Fabian sentait son coeur battre comme jamais. Mais poussé par la hantise d'un échec, il se lança dans une tirade dont il esperait qu'elle fasse mouche.
-"Rien. Rien de nouveau. Chaque nuit, toute la nuit durant, toujours le même rêve, une forêt obscure, inhospitalière, terrifiante, la peur, l'angoisse m'envahit, je cours tant que je peux, mais les arbres semblent de plus en plus menaçants, des cris démoniaques émanent de la végétation morte et dont les branches sont des poignard pointés vers moi, je cours autant que je peux, des ombres s'approchent, de plus en plus près, jusqu'au point où l'une d'elle me touche presque et là, une fois le dernier arbre dépassé, le décor change, les ombres disparraissent, les arbres fleurissent, la vegetation reprend vie, un tableu de rêve printagné se peint autour de moi, et là, au centre du tableu, une fille, sublime, tellement belle que la beauté elle-même personifié dans ce décor florissant se prosterne devant elle, au point que plus rien à part elle n'a d'importance. Et cette fille, c'est toi, Elena."
Ce dernier mot sembla faire raisonner tout son corps, faisant précipiter les battement de coeur. Jamais il n'aura réussi à déclamer un tel discours, si toute son inspiration n'était pas là, devant lui, assise sur le lit. Il la regardait maintenant, comme si sa vie dépendait de ce seul juge qu'était Elena.